LABORDE et al. : Tarot de Marseille : Lumières du sacré (2024)

Ce qu’ils en disent…

[EDITIONS-TRAJECTOIRES.FR] Fruit d’une collaboration fructueuse entre une chercheuse, un artiste plasticien et une artiste peintre, le coffret que vous tenez entre vos mains est à plus d’un titre exceptionnel. À l’image des précieux manuscrits médiévaux, ce tarot de Marseille Lumières du Sacré propose de magnifiques cartes enluminées aux traits minutieux et aux dorures raffinées. Le texte savamment documenté sur cette tradition séculaire aux évocations ésotériques multiples prouve que le tarot de Marseille n’a pas fini de livrer tous ses secrets…Ce tarot à la dimension sacrée et poétique est le médium idéal pour réenchanter sa vie et parvenir à la réalisation de tous ses potentiels.


LABORDE Christiane, DARRAS Gaël & CAVERO Maryvonne, Tarot de Marseille : Lumières du sacré est paru chez Trajectoire en 2024, dans un coffret contenant également un jeu de tarot complet.

FR

EAN 9782841979004

320 pages


Ce que nous en disons…

L’ouvrage nous sert de référence dans notre comparatif des interprétations des arcanes du tarot

Patrick Thonart


Bonnes feuilles…

« L’arcane six du tarot de Marseille représente un jeune homme, surmonté d’un Cupidon ailé armé d’une flèche, face à deux jeunes femmes qui sollicitent, toutes les deux, son attention. La scène peut évoquer un épisode de la mythologie gréco-romaine connu sous le nom du choix d’Hercule. Une fois son éducation terminée, le jeune héros rencontre, à un croisement de routes, deux jeunes femmes, nommées Plaisir et Vertu. Plaisir incarne la recherche du plaisir des sens et de l’amour, source de satisfactions immédiates mais éphémères, et Vertu, la quête austère d’une gloire future. Hercule choisit de suivre Vertu et réalise les exploits qui assureront sa notoriété pour la postérité. Il fait ainsi un choix déterminant qui engage sa vie et sa destinée, ce qui correspond au message transmis par l’arcane de L’Amoureux. Certains tarots nomment parfois cet arcane Les Amants, représentés par un couple également surmonté d’un Cupidon. Mais que l’arcane mette en scène un jeune homme face à deux jeunes femmes ou un couple d’amoureux, l’arcane VI concerne toujours les relations amoureuses, d’autant que Cupidon est le fils de Vénus, la déesse de l’Amour.

L’enfant Bateleur est désormais devenu adolescent (même costume bariolé et même blondeur). Une fois son éducation achevée, il s’ouvre à la découverte de l’amour et choisit d’y consacrer sa vie.

Le nombre six

Étymologiquement, six et sexe ont la même racine. L’arcane six de L’Amoureux concerne le domaine de la vie amoureuse et inclut la sexualité, ce qui signifie que la voie du tarot n’est pas une voie d’ascétisme. Le message de l’arcane va cependant au-delà d’une simple incitation au plaisir des sens, car le nombre six est aussi le nombre dédié à l’harmonie, la beauté et l’amour.

Le nombre six est celui du sceau de Salomon. Il représente une étoile à six branches, constituée par l’imbrication de deux triangles inversés, dont l’un a la pointe orientée vers le haut et l’autre vers le bas. Cette figure géométrique, dont les représentations les plus anciennes datent de quatre mille ans avant notre ère, symbolise l’harmonisation des principes opposés obtenue par le dépassement des oppositions qui la constituent, particulièrement celles du masculin et du féminin. Une énergie nouvelle peut alors naître de leur complémentarité, comme l’union de l’eau et du feu libère l’énergie de la vapeur.

Interprétation symbolique de L’Amoureux

La connotation amoureuse de l’arcane six laisse penser que l’amour ouvre une voie vers un état de conscience supérieur. Lorsqu’il est sublimé, il devient un chemin vers le divin (y compris dans son aspect sexuel). C’est le message de l’amour courtois chanté par les troubadours du Moyen-Age et par les poètes de la Renaissance. Ils décrivent l’amour entre un homme et une femme comme le premier degré de la voie qui conduit à l’amour divin. C’est aussi le message transmis par le tantra, pratique initiatique sacrée à la fois physique et spirituelle. Cette conception de l’amour sert de terreau au message de L’Amoureux.

Invitation de L’Amoureux

Comme Pétrarque et Laure, Dante et Béatrice et, avant eux, les amants courtois de la fin’amor, L’ Amoureux du tarot est invité à s’engager, corps et âme, dans la voie de l’amour et à lui consacrer sa vie. Cet élan amoureux doit cependant être dépouillé de sa dimension possessive pour tendre vers une conception plus élevée de l’amour, seule capable de combler le besoin d’élévation et de fusion avec le divin qui s’exprime à travers lui.

Car l’expérience amoureuse rapproche l’être du mystère de la création. Elle ne se limite pas aux relations sexuelles, mais se caractérise par une ouverture du coeur. Elle invite à rechercher la beauté dans toutes les relations humaines et toutes les créatures vivantes – végétales et animales-, mais aussi dans les arts, la culture et tout ce qui élève l’âme et permet de cultiver l’harmonie, en soi et autour de soi.

Prière Navajo

Maintenant va de l’avant comme quelqu’un qui a la longue vie,
Va de l’avant comme quelqu’un qui est heureux,
Va avec le bonheur et la longue vie,
Va mystérieusement.

Pour les Indiens Navajos, marcher dans la beauté, principalement celle de la Nature, est un chemin spirituel, en harmonie avec l’Univers.

L’arcane affirme le libre arbitre de L’Amoureux qui, pour la première fois, choisit, en conscience, l’orientation qu’il veut donner à sa vie en s’engageant dans la voie de l’amour.

Ombre de L’Amoureux

L’amour conditionnel, la possessivité, la jalousie ou encore le chantage et la manipulation sont les manifestations de l’aspect négatif de L’Amoureux.

L’arcane peut suggérer l’immaturité affective (L’Amoureux est encore un adolescent). Cette absence de confiance en soi peut aussi révéler la peur d’aimer, par crainte de souffrir et empêcher de vivre des relations basées sur l’acceptation et le respect de l’autre, particulièrement dans la relation amoureuse.

L’Amoureux peut encore mettre en lumière les doutes qui empêchent de faire des choix engageant sa vie. Car tout choix entraîne un renoncement, et il ne peut exister de choix sans renoncement librement accepté – sous peine de frustration.

L’Amoureux et nous

L’Amoureux nous encourage à prendre nos décisions en conscience, dans l’ouverture du coeur, sans subir les influences de nos vies passées, de notre famille et de la société. Il nous invite à être libres et à vivre intensément en saisissant  toutes les opportunités de manifester les élans de notre coeur. De nos choix dépend notre progression.

Dans un tirage

Sens général

L’Amoureux est l’arcane du choix et de l’engagement. Lorsqu’il se présente dans un tirage, c’est pour indiquer que la personne se trouve devant la  nécessité de prendre une décision qui engage sa vie. Il peut s’agir d’une relation amoureuse, ou plus largement d’une situation où elle est invitée à suivre l’élan de son coeur et à rechercher ce qui peut lui procurer le plus de plaisir et de satisfaction.

Plan personnel

L’arcane de L’Amoureux invite à cultiver l’harmonie en soi, autour de soi et avec les autres, particulièrement dans ses relations amoureuses ce qui n’est possible que lorsgu’on a pacifié les conflits qui existent en soi. Pour aimer et accepter l’autre dans toute sa complexité, il faut d’abord s’aimer et s’accepter soi-même.

Plan spirituel

L’Amoureux invite à s’engager dans la voie de l’ouverture du coeur comme dans une voie spirituelle menant à la fusion avec les énergies supérieures de l’Amour et de la Beauté. »


Les auteurs

Christiane Albert Laborde pratique le tarot depuis plus de quarante ans et l’a enseigné pendant plusieurs années. Elle a mené parallèlement une carrière de Maître de Conférences puis de Professeur des Universités de littératures française et francophones d’abord en Afrique puis à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Ses recherches l’ont conduite à s’intéresser aux différentes traditions et mythologies du monde qui ont nourri sa connaissance de la richesse symbolique du tarot.

Gaël Darras. Artiste plasticien, Gael Darras est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Nantes. En 2019, il complète sa formation en étudiant au CITIL, une école fondée par le maître enlumineur Jean-Luc Leguay, sise au cœur du Musée Français de la Carte à Jouer à Issy-les-Moulineaux. Il y apprend entre autres la géométrie symbolique et développe en parallèle de celle-ci plusieurs projets d’illustration puisant directement dans ce savoir faire ancestral hérité de la tradition franciscaine.

Maryvonne Cavero est artiste-peintre. Elle enseigne la technique de l’aquarelle depuis plus de 30 ans. Son œuvre picturale, à la frontière de l’abstraction, est régulièrement exposée. Elle puise notamment son inspiration dans l’observation du végétal et du minéral, pour offrir des compositions colorées à la gestuelle libérée.


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[INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; editions-trajectoire.fr | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © DP.


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    TOLKIEN : Le Seigneur des anneaux (3 tomes, 1954-1955)

    Ce qu’ils en disent…

    La dernière très forte impression de lecture que j’ai ressentie m’a été causée, il y a sept ou huit ans, par Le Seigneur des Anneaux, de Tolkien, où la vertu romanesque resurgissait intacte et neuve dans un domaine complétement inattendu.

    Julien Gracq

    TOME 1 – La fraternité de l’anneau

    [LIBREL.BE] Dans un paisible village du Comté, le jeune Frodon est sur le point de recevoir un cadeau qui changera sa vie à jamais : l’Anneau de Pouvoir. Forgé par Sauron au coeur de la Montagne du Feu, on le croyait perdu depuis qu’un homme le lui avait arraché avant de le chasser hors du monde. À présent, de noirs présages s’étendent à nouveau sur la Terre du Milieu, les créatures maléfiques se multiplient et, dans les Montagnes de Brume, les Orques traquent les Nains. L’ennemi veut récupérer son bien afin de dominer le monde ; l’OEil de Sauron est désormais pointé sur le Comté. Heureusement Gandalf les a devancés. S’ils font vite, Frodo et lui parviendront peut-être à détruire l’Anneau à temps.

    Chef-d’oeuvre de la fantasy, découverte d’un monde imaginaire, de sa géographie, de son histoire et de ses langues, mais aussi réflexion sur le pouvoir et la mort, Le Seigneur des Anneaux est sans équivalent par sa puissance d’évocation, son souffle et son ampleur.

    Cette traduction de Daniel Lauzon prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par Tolkien à l’intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien.

    Ce volume contient 18 illustrations d’Alan Lee, ainsi que deux cartes en couleur de la Terre du Milieu et du Comté.

    TOME 2 – Les deux tours

    [LIBREL.BE] La Fraternité de l’Anneau poursuit son voyage vers la Montagne du Feu où l’Anneau Unique fut forgé, et où Frodo a pour mission de le détruire. Cette quête terrible est parsemée d’embûches : Gandalf a disparu dans les Mines de la Moria et Boromir a succombé au pouvoir de l’Anneau. Frodo et Sam se sont échappés afin de poursuivre leur voyage jusqu’au coeur du Mordor. À présent, ils cheminent seuls dans la désolation qui entoure le pays de Sauron – mais c’est sans compter la mystérieuse silhouette qui les suit partout où ils vont.

    Ce volume contient 16 illustrations d’Alan Lee, ainsi qu’une carte en couleur de la Terre du Milieu.

    TOME 3 – Le retour du roi

    [LIBREL.BE] La dernière partie du Seigneur des Anneaux voit la fin de la quête de Frodo en Terre du Milieu. Le Retour du Roi raconte la stratégie désespérée de Gandalf face au Seigneur des Anneaux, jusqu’à la catastrophe finale et au dénouement de la grande Guerre où s’illustrent Aragorn et ses compagnons, Gimli le Nain, Legolas l’Elfe, les Hobbits Merry et Pippin, tandis que Gollum est appelé à jouer un rôle inattendu aux côtés de Frodo et de Sam au Mordor, le seul lieu où l’Anneau de Sauron peut être détruit.

    Ce volume contient 15 illustrations d’Alan Lee, entièrement renumérisées, d’une qualité inégalée, ainsi que deux cartes (en couleur) de la Terre du Milieu et du Comté.


    Une intégrale en un volume est disponible depuis 2024…

    TOLKIEN John Ronald Reuel, Le Seigneur des anneaux (1954-1955) est paru chez Christian Bourgois en 2022, dans une nouvelle traduction de Daniel Lauzon, illustrée par Alan Lee.

    Tome 1 : La fraternité de l’Anneau (528 pages, 1954) ; Tome 2 : Les deux tours (432 pages, 1954) ; Tome 3 : Le retour du Roi (518 pages, 1955)

    EN (UK) > FR

    Disponible en grand format, eBook et poche.

    EAN 9782267046885

    EAN 9782267046892

    EAN 9782267046908

    L’auteur

    [CULTURE.ULIEGE.BE] John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) est sans nul doute un des plus illustres collaborateurs scientifiques de l’Université de Liège.

    Élevé au rang de Docteur honoris causa à l’ULg en 1954, il était à l’époque connu et reconnu par le monde académique pour ses travaux de philologue, spécialisé dans le domaine des littératures vieil-anglaise et norroise, plutôt que pour le désormais célébrissime The Hobbit, publié dès 1937, et qui suscitait le plus souvent les quolibets de ses collègues médiévistes. Cela ne l’a pas empêché de diriger la thèse de doctorat de Simonne D’Ardenne (An Edition of The Life and the Passion of Saint Juliana, Université d’Oxford, 1936), qui fut nommée Professeur de grammaire comparée à l’ULg en 1938, et avec qui il continua de collaborer jusqu’au milieu des années cinquante.

    Quelques mois avant d’être honoré par l’ULg, Tolkien publie le premier volume de la trilogie du Seigneur des Anneaux, qui a donné ses lettres de noblesse à la fantasy et reste un des ouvrages les plus lus et les plus traduits au monde. D’aucuns prétendent qu’il est le livre le plus lu après la Bible ; il est en tous cas le plus populaire des livres du siècle dernier, avec plus de 150 millions d’exemplaires vendus depuis sa première parution.

    Michel Delville


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    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; uliege.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © ULiège ; © Christian Bourgois.


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    BRADBURY : Sauvage (2019)

    Ce qu’ils en disent…

    [LIBREL.BE] À dix-sept ans, Tracy sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités enneigées de l’Alaska. Amoureuse de la nature sauvage, elle possède un secret : un don hors norme, hérité de sa mère, qui la relie de façon unique aux animaux, mais peut-être aussi aux humains. Sa vie bascule le jour où un inconnu l’attaque en pleine forêt, puis disparaît. Quand Tracy reprend connaissance, couverte de sang, elle est persuadée d’avoir tué son agresseur. Ce lourd secret la hante jour et nuit, et lorsqu’un jeune homme à la recherche de travail frappe à leur porte, Tracy sent émerger en elle quelque chose de sauvage…


    EAN 9782351787540

    BRADBURY Jamey, Sauvage est paru en 2019 chez Gallmeister, Coll. Totem, dans une traduction de Jacques Mailhos.

    EN (US) > FR

    EAN9782351787540

    326 pages

    Disponible en grand format, ePub, livre audio et en poche.


    Ce que nous en disons…

    Il fut un temps où écrire « Femmes qui courent avec les loups » était une nécessité, car elles étaient nombreuses, celles qui avaient oublié leur héritage de sang et de puissance, leur connaissance intime de la rivière sous la rivière. Du coup, la psychanalyste et conteuse Clarissa Pincola Estés s’était fendue en 1996 d’un ouvrage fort utile, compilant 20 ans de recherche dans près de 500 pages, truffées de contes intrigants pour les femmes de l’époque, de légendes nées de la forêt ou du désert qu’elle connaît bien (elle est Mestiza Latina : métisse née d’un couple amérindien / hispano-mexicain), d’histoires collectées dans le monde entier et de rappels flamboyants à cette nature instinctive de la Femme que bien des couches de civilisation et d’oppression, voire… d’autocensure, ont hélas recouverte.

    Il y a eu un avant, il y a eu un après

    Après l’après (qui restait encore un temps où l’engagement pour la libération de la femme était d’actualité), il y a eu des jeunes auteures, fortes du combat de leurs mères (quelquefois accompagné par leurs pères, d’ailleurs), qui avaient intégré dans leur écriture cette puissance de la femme, où celle-ci n’était plus une question à débattre et illustrer mais, déjà, un ressort naturel de la narration. Sauvage (Paris, Gallmeister, 2019) est un de ces livres rafraîchissants, postérieurs (ou étrangers) à ces combats, un roman d’après-guerre… des sexes.

    Rafraîchissant‘ est par contre le pire terme pour évoquer ce roman initiatique, irrésistible de suspense et de densité sombre. Ainsi l’éditeur Gallmeister : « À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : «ne jamais perdre la maison de vue», «ne jamais rentrer avec les mains sales» et surtout «ne jamais faire saigner un humain». Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père, et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.« 

    Patrick Thonart


    Bonnes feuilles…

    « Vous avez beau vieillir, quel que soit l’âge que vous atteignez, vos parents l’auront atteint avant vous, seront déjà passés par là, et ça a quelque chose de réconfortant. Comme un sentier que vous ne connaissez pas, dans la forêt, sur lequel il y aurait des traces de pas qui vous diraient que quelqu’un l’a déjà emprunté. Jusqu’au jour où vous arrivez à l’endroit où ces traces s’arrêtent… »


    L’auteure…

    Comme l’écrit son éditeur Gallmeister : “Jamey Bradbury est née en 1979 dans le Midwest et vit en Alaska depuis quinze ans. Elle a été réceptionniste, actrice, secouriste et bénévole à la Croix Rouge. Elle partage aujourd’hui son temps entre l’écriture et l’engagement auprès des services sociaux qui soutiennent les peuples natifs de l’Alaska. Sauvage est son premier roman.


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    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; Gallmeister | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, Brooke Taylor.


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    SERVIER : Dictionnaire de l’ésotérisme (2013)

    Ce qu’ils en disent…

    [PUF.COM] Des aborigènes d’Australie à la Scandinavie ancienne, des Celtes à l’Égypte pharaonique, du christianisme primitif à la Mésopotamie cunéiforme, de la Mésoamérique au judaïsme, de l’Islam à l’Inde… tous les continents, toutes les langues, cultures et écritures, tous les mots sont situés dans une double perspective encyclopédique et critique pour accompagner les lecteurs, tous les lecteurs, sur les chemins d’une véritable archéologie de l’invisible. Conçu et construit comme un parcours initiatique pour les hommes de notre temps, le Dictionnaire de l’ésotérisme est une succession d’entrées dans les terres inconnues de notre autre univers, c’est-à-dire un livre ouvert sur un monde caché…

    EAN 9782130624608

    SERVIER Jean, Dictionnaire de l’ésotérisme (2e édition) est paru aux Presses Universitaires de France (PUF) en 2013.

    FR

    EAN 9782130624608

    1.464 pages

    Disponible en grand format relié.


    L’auteur

    Jean Servier était professeur émérite à l’Université des Lettres et Sciences humaines de Montpellier (FR).


    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, correction et iconographie | sources : puf.com ; librel.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © eztouregypt.com.


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    TOKARCZUK : Sur les ossements des morts (2020)

    Ce qu’ils en disent…

    [LIBREL.BE] Janina Doucheyko vit seule dans un petit hameau au cœur des Sudètes. Ingénieure à la retraite, elle se passionne pour la nature, l’astrologie et l’oeuvre du poète et peintre William Blake. Un matin, elle retrouve un voisin mort dans sa cuisine, étouffé par un petit os. C’est le début d’une série de crimes mystérieux sur les lieux desquels on retrouve des traces animales. La police mène l’enquête. Les victimes avaient toutes pour point commun une passion dévorante pour la chasse…


    TOKARCZUK Olga, Sur les ossements des morts est paru chez Phébus Libretto en 2020, dans une traduction de Margot Carlier.

    PL > FR

    EAN 9782369145714

    288 pages

    Disponible en grand format, ePub et poche.


    Bonnes feuilles…

    Je suis à présent à un âge et dans un état de santé tel que je devrais penser à me laver soigneusement les pieds avant d’aller me coucher, au cas où une ambulance viendrait me chercher en pleine nuit.


    L’auteur.e…

    [BNF.FR] Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature 2018. Largement reconnue non seulement dans sa Pologne natale mais aussi à l’étranger, l’écrivaine Olga Tokarczuk est lauréate du prix Nobel de littérature, décerné en 2019 au titre de l’année 2018. Cette haute distinction s’ajoute à un palmarès impressionnant qui englobe Niké, le plus prestigieux prix littéraire polonais, qui lui a été attribué à deux reprises (2008 et 2015), et The Man Booker International Prize (2018). L’Académie suédoise a su reconnaître “une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie.” Olga Tokarczuk rejoint ainsi quatre auteurs polonais nobélisés : Henryk Sienkiewicz (1905), Władysław Reymont (1924), Czesław Miłosz (1980) et Wisława Szymborska (1996).


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    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; BNF.FR | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © DR.


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    BOORSTIN : Le triomphe de l’image (1962, 2012)

    Ce qu’ils en disent…

    [LIBREL.BE] Cet essai a été écrit au début des années 1960 par un homme qui avait connu les États-Unis avant que l’industrie des relations publiques y devienne omniprésente. Il se lit aujourd’hui comme une critique du monde actuel en provenance d’un autre temps. L’historien Boorstin pensait que la vigueur et l’identité des Américains provenaient de leur confrontation avec le territoire du Nouveau Monde. C’est cette expérience concrète, physique et empirique qui aurait forgé le caractère national de ce peuple, et non pas les grands dogmes théologiques, les idéaux politiques ou les schèmes intellectuels. Or, la dynamique des médias de masse, de la publicité, du vedettariat et du marketing, bref le coeur de ce qu’on appelle de nos jours la société du spectacle, a radicalement bouleversé cette expérience. Elle a transformé le territoire américain en espace publicitaire et médiatique, un univers éthéré où les illusions paraissent plus réelles que la réalité elle-même. Le dynamisme remarquable de la société américaine a donné de beaux fruits, mais si les Américains s’émancipent de tout principe de réalité, cette vigueur se retournera inévitablement contre eux. C’est cette mise en garde qu’entendait servir Daniel Boorstin à ses concitoyens en écrivant Le triomphe de l’image. Une histoire des pseudo-événements en Amérique

    [JOURNAL.OPENEDITION.ORG] Avec son ouvrage Le triomphe de l’image, paru en 1962, Daniel J.Boorstin signe une œuvre annonciatrice de l’approche critique de notre société de consommation de masse. Historien, Daniel J. Boorstin s’appuie, pour élaborer son analyse crique, sur l’interprétation de faits tels que l’évolution des techniques d’impression, l’apparition des best-sellers ou des voyages organisés, ou encore l’évolution du langage. Ainsi, l’auteur décrit-il les transformations entraînées par la « révolution de l’image », qui débute au début du XIXe siècle, avec les progrès techniques, notamment dans le domaine de la communication et des transports. Toutefois, les progrès techniques ne suffisent pas : selon l’auteur, notre époque ne serait pas celle de l’artifice sans le développement de la démocratie et de son idéal égalitaire, une époque où « les illusions sont plus réelles que la réalité elle-même » (p.68). Daniel J. Boorstin dénonce la vacuité de nos vies, gouvernées par le spectacle, le divertissement et la marchandise.

    Notre société est donc sous le règne de l’artifice et du simulacre, et ce, dans tous les domaines, notamment intellectuels et culturels. Le métier de journaliste n’est plus celui de la recherche de nouvelles, mais celui de la fabrication de nouvelles, de pseudo-événements, qui doivent alimenter des médias diffusant des informations de façon de plus en plus rapide pour assouvir la « soif de connaissance » des citoyens, de plus en plus alphabétisés et pressés de s’informer. Symptomatique de cette évolution : les interviews, qui ne font qu’exacerber des opinions et ne sont guère des événements. Les pseudo-événements empoisonnent l’expérience humaine à la source et conduisent à la valorisation de pseudo-qualification, donnent l’illusion de la toute-puissance, bien loin de la grandeur humaine. Daniel J. Boorstin montre en quoi le triomphe de l’image permet la valorisation de la célébrité, au détriment de la renommée et signe ainsi l’avènement de la masse au détriment du peuple. Nul besoin, avec les pseudo-événements, d’être renommé du fait d’actes héroïques ou grandioses, car n’importe qui peut être célèbre : il suffit de paraître dans l’actualité.

    Les voyages se sont transformés en tourisme de masse. Les transports s’améliorent et présentent moins de risques. Voyager ne consisterait donc qu’à consommer des lieux artificiels de divertissement, qui se ressemblent tous d’un coin à l’autre du globe, sous l’effet des voyages organisés, des guides de voyage et des motels. « Le voyageur allait à la rencontre de l’autre ; aujourd’hui, tout est fait pour que le touriste l’évite » (p.136). De même, les musées sont une attraction touristique relevant du commerce où les œuvres sont destinées à la consommation.

    « Les progrès et l’amélioration des formes de la technique transforment toute manifestation intellectuelle en vulgaire article commercial » (p.238). Les formes littéraires se dissolvent du fait du développement du cinéma, symbole même du « triomphe de l’image » et du vedettariat, et de l’émergence des « digests », condensés d’articles et de livres. Les formes d’expression sont de plus en plus indifférenciées comme la confusion entre le film et le roman. Roman de moins en moins relevant de la littérature mais de la vente, comme le montre le succès des « best-sellers » : le livre se vend car il s’est vendu.

    La révolution de l’image tend à indifférencier toutes les expériences de la vie. Le langage des images a remplacé celui des idéaux et mène au conformisme. L’image est une invitation au mimétisme : les normes sont remplacées par des images, le conventionnel par le conformisme, le raisonnement par la séduction, la réflexion par le réflexe. D’où l’apparition de la marque et l’omniprésence de la publicité, mélange des pseudo-idéaux et des pseudo-événements, d’autant que « les gens aiment à être bercés d’illusions » (276).

    Dans le domaine des sciences sociales, Daniel J. Boorstin regrette la disparition de l’historien humaniste au profit du sociologue. En effet, pour l’auteur, la sociologie caractérise l’avènement des pseudo-événements et des pseudo-idéaux, du fait qu’elle fait de la caricature de groupe, produit une image à laquelle l’individu doit se conformer. L’historien, lui, établissait le portrait de grandes figures exemplaires, admirables. On retrouve ici la critique de la démocratie énoncée par l’auteur : la perte de la grandeur.

    La révolution de l’image brouille les catégories de vérité et de mensonge, du savoir et de l’ignorance. La quête de vérité s’est transformée en recherche de crédibilité. Le monde est de plus en plus confus, opaque. C’est le règne de l’opinion publique et des sondages.

    L’auteur termine son ouvrage sur la disparition du rêve américain au profit de l’illusion et une clôture des Américains sur eux-mêmes : le peuple américain souffre inconsciemment de sa propre idolâtrie. Ainsi, notre société est-elle celle de la médiocrité intellectuelle, dont l’usage des superlatifs et euphémismes est une illustration, et celle du simulacre et de la démesure.

    Certes, Daniel J. Boorstin a écrit un livre partial, toutefois son analyse personnelle, riche en références historiques et digressions lexicologiques, semble d’autant plus pertinente avec l’évolution actuelle des technologies et des réseaux sociaux.

    Sophie Maunier


    BOORSTIN Daniel J., Le triomphe de l’image ; une histoire des pseudo-événements en Amérique est paru chez Lux Canada en 2012, dans une traduction de Mark Fortier.

    EN (US) > FR

    EAN 9782895961338

    368 pages

    Disponible en grand format


    L’auteur…

    [LISEZ.COMDaniel Joseph Boorstin (1914-2004), diplômé en droit des universités de Harvard, Oxford et de Yale, a été bibliothécaire de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis de 1975 à 1987. Il a enseigné à Harvard, Chicago, Rome, Kyoto, Cambridge et à la Sorbonne. Ses ouvrages ont reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Pulitzer. Dans la collection « Bouquins » ont été publiés deux de ses plus brillants essais : Les Découvreurs, en 1988, et Histoire des Américains, en 1991, ainsi que Les Créateurs en 2014.


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    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; journal.openedition.org ; lisez.com | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © Library of Congress ; © Lux Canada.


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    OLIVER : Une Ourse dans le jardin (non-publié, 2024)

    Ce qu’ils en disent…

    [New York Times Book Review] « Un des aspects les plus étonnants de la poésie de Mary Oliver est la continuité de ton, à travers une période d’écriture étonnamment longue. Ce qui change néanmoins, c’est une insistance plus marquée sur la nature et une plus grande précision dans l’écriture, au point qu’elle est devenue un de nos meilleurs poètes… Pas de plaintes dans les poèmes de Madame Oliver, pas de pleurnicheries, mais d’aucune manière l’impression que la vie soit facile… Ces poèmes nous soutiennent, plutôt que de nous divertir. Même si peu de poètes ont aussi peu d’êtres humains dans leurs poèmes que Mary Oliver, il faut constater que peu de poètes sont aussi efficaces pour nous aider à avancer.« 

    Stephen Dobyns (trad. Patrick Thonart)


    Cliquez pour lire…

    OLIVER Mary, Une Ourse dans le jardin est un recueil de poèmes à paraître, dans une traduction de Patrick Thonart avec des illustrations de Bénédicte Wesel. Il est disponible sur demande.

    EN (US) > FR

    25 poèmes

    Disponible en PDF


    Bonnes feuilles…

    Quand la mort viendra
    avide comme l’ours en automne ;
    quand la mort viendra et sortira tous les écus brillants de sa bourse

    pour m’acheter, puis que, d’un geste, elle la refermera ;
    quand la mort viendra
    comme la rougeole ;

    quand la mort viendra
    comme un iceberg entre mes omoplates,

    je veux passer la porte pleine de curiosité, en me demandant :
    mais comment sera-t-elle, cette cabane de ténèbres ?

    Pour ça, je regarde tout
    comme un frère et une sœur,
    et le temps, je le vois comme une simple idée,
    et l’éternité comme une autre possibilité,

    et je vois chaque vie comme une fleur, aussi commune
    qu’une pâquerette, et aussi singulière,

    et chaque nom est une musique douce à ma bouche,
    tendant, comme toutes les musiques, vers le silence,

    et chaque corps est un lion plein de courage, et quelque chose
    de précieux pour la terre.

    Quand ce sera fini, je veux pouvoir dire que, toute ma vie,
    je suis restée l’épouse de l’étonnement.
    Que j’ai été le marié qui prend le monde entier dans ses bras.

    Quand ce sera fini, je ne veux pas me demander
    si j’ai fait de ma vie quelque chose de particulier, et de réel.
    Je ne veux pas me retrouver soupirant, effrayée
    ou pleine de justifications.

    Je ne veux pas finir après n’avoir fait que visiter ce monde.


    L’auteur…

    [traduit de BUSTLE.COM, 17 janvier 2019] La poétesse américaine Mary Oliver (1935–2019) vient de décéder à l’âge de 83 ans. Elle s’était vu décerner le Prix Pulitzer ainsi que le National Book Award. Sur le site du San Francisco Chronicle, on peut lire que Bill Reichblum, son exécuteur littéraire, précise que Mary Oliver était décédée le 17 janvier, des suites d’un lymphome, à son domicile de Hobe Sound, en Floride.

    Mary Oliver était l’auteure de plus de 15 recueils de poésie et d’essais. Elle était réputée pour son amour de la nature et des animaux, ainsi que pour sa manière joyeuse d’appréhender la vie et le monde. Son oeuvre est reconnaissable par sa simplicité : Mary Oliver estimait que “La poésie, pour être comprise, doit être claire.” Selon la National Public Radio, la poétesse a un jour déclaré : “Il ne s’agit pas de faire chic. J’ai le sentiment que beaucoup de poètes d’aujourd’hui sont un peu comme des danseurs de claquettes. Je trouve que tout ce qui n’est pas nécessaire est superflu et ne doit pas être dans le poème.

    Kerri Jarema, bustle.com


    En savoir plus…

    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : wallonica.org | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © 2005 Rachel Giese Brown.


    Lire encore en Wallonie-Bruxelles…


    WAGAMESE : Les étoiles s’éteignent à l’aube (2017)

    Ce qu’ils en disent…

    [LIBREL.BE] Lorsque Franklin Starlight, âgé de seize ans, est appelé au chevet de son père Eldon, il découvre un homme détruit par des années d’alcoolisme. Eldon sent sa fin proche et demande à son fils de l’accompagner jusqu’à la montagne pour y être enterré comme un guerrier. S’ensuit un rude voyage à travers l’arrière-pays magnifique et sauvage de la Colombie britannique, mais aussi un saisissant périple à la rencontre du passé et des origines indiennes des deux hommes. Eldon raconte à Frank les moments sombres de sa vie aussi bien que les périodes de joie et d’espoir, et lui parle des sacrifices qu’il a concédés au nom de l’amour. Il fait ainsi découvrir à son fils un monde que le garçon n’avait jamais vu, une histoire qu’il n’avait jamais entendue.


    WAGAMESE Richard, Les étoiles s’éteignent à l’aube est paru chez Medicine Walk en 2014. Il a été traduit par Christine Raguet-Bouvert et est disponible en Zoe Poche depuis 2024.

    EN (CA) > FR

    EAN 9782264069702

    308 pages

    Disponible en grand format et poche


    Ce que nous en disons…

    Il est des lectures saines ou exaltantes que l’on commente volontiers autour d’un verre ou d’une table de bistrot. Peut-être se voudra-t-on plus intelligente, plus séduisant, plus imposante aussi, aux yeux de l’autre, des autres, ou, au contraire, plus sincère avec l’ami ou la copine. On échangera sur la force d’un texte, l’harmonie ressentie ou la sagesse de certains passages. Partager la découverte, s’en prévaloir : dans tous les cas, on passera par les mots, voire les discours. Du bruit, souvent.

    Il y a également des livres rares qui sont suivis par un silence, un calme entièrement écrit sur la page blanche qui suit le mot ‘FIN’, la seule page que l’on emmènera avec soi et sur laquelle on pourra écrire à quatre mains, avec l’auteur, à l’encre d’une gratitude naturelle, cette gratitude qui fait circuler le sang quand au détour d’un chemin, un cerf apparaît, royal, qu’on n’espérait plus…

    Le roman de Richard WAGAMESE (1955-2017), Les étoiles s’éteignent à l’aube (Medecine Walk, 2014) s’apparente à ceux-là : ces livres que l’on prête sans commentaire, que l’on offre avec la main sur l’épaule du proche que l’on aime ou… qu’on laisse traîner dans la bibliothèque des toilettes, dans l’espoir qu’un autre fasse la découverte.

    Étonnamment, Starlight (posthume, 2018) ne recrée pas la magie initiatique du premier volet, Medecine Walk. Présenté comme un roman sylvothérapeutique par les critiques du Monde, il a été reconstitué par l’éditeur canadien de Wagamese après son décès en 2017. Si le roman était déjà bien avancé et l’entourage de Wagamese éclairé sur les intentions de l’auteur, ce sont des passages d’autres romans courts (des novellas où il fait intervenir les mêmes personnages) qui ont permis de boucler la copie, notamment pour la fin de l’histoire. Richard Wagamese avait par ailleurs indiqué qu’il voulait clôturer le texte sur la phrase : « Puis ils commencèrent à courir« .

    Si la beauté simple du premier volet, Les étoiles s’éteignent à l’aube, se traduisait en phrases directes prononcées par des personnages rugueux dans les scènes urbaines, ou en évocations sobres de la puissance naturelle dans les passages plus sylvestres (qu’elle s’exprime dans la face d’un ours en colère ou dans le mouvement furtif d’une biche), elle est mise à mal dans Starlight, où s’installe la volonté d’expliquer, d’illustrer par des exemples (et, peut-être, de préparer un scénario de cinéma vendable). On passe de l’initiation rude mais sans violence de Medecine Walk, à une version didactisée et prévisible de l’école de vie que propose un Franklin Starlight trop lisse et monolithique. Le découpage même des différentes scènes sent le futur montage cinéma. Ceci, sans compter avec les fautes de traduction présentes dans les deux volumes (j’ai rarement vu un cow-boy imbibé employer le même vocabulaire que la comtesse de Ségur…).

    Bref, si vous voulez lire Wagamese, peut-être devriez-vous commencer par Les étoiles s’éteignent à l’aube. Mais si vous voulez ne plus lire qu’un auteur avant de mourir, peut-être devriez-vous commencer par Wagamese

    Patrick Thonart


    Bonnes feuilles

    « Pour le garçon, le vrai monde c’était un espace de liberté calme et ouvert, avant qu’il apprenne à l’appeler prévisible et reconnaissable. Pour lui, c’était oublier écoles, règles, distractions et être capable de se concentrer, d’apprendre et de voir. Dire qu’il l’aimait, c’était alors un mot qui le dépassait, mais il finit par en éprouver la sensation. C’était ouvrir les yeux sur un petit matin brumeux d’été pour voir le soleil comme une tache orange pâle au-dessus de la dentelure des arbres et avoir le goût d’une pluie imminente dans la bouche, sentir l’odeur du Camp Coffee, des cordes, de la poudre et des chevaux. C’était sentir la terre sous son dos quand il dormait et cette chaleureuse promesse humide qui s’élevait de tout. C’était sentir tes poils se hérisser lentement à l’arrière de ton cou quand un ours se trouvait à quelques mètres dans les bois et avoir un nœud dans la gorge quand un aigle fusait soudain d’un arbre. C’était aussi la sensation de l’eau qui jaillit d’une source de montagne. Aspergée sur ton visage comme un éclair glacé. Le vieil homme lui avait fait découvrir tout cela… »


    L’auteur…

    [en rédaction]



    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be ; zoe éditions | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, © Zoe.


    BERGMAN : Laterna magica (1991)

    Ce qu’ils en disent…

    [LIBREL.BE] Lorsque Bergman jette, comme ici, un regard sur sa vie, c’est un homme profondément marqué par une éducation rigide et par une imagination débordante qui parle. Mais c’est surtout un homme de spectacle : à la fois directeur de théâtre et réalisateur de films, il a vécu dans la fièvre, entre moments de grâce et échecs. Il s’exprime sans complaisance dans ses jugements, qu’il s’agisse d’inconnus, de vedettes – telles que Laurence Olivier, Greta Garbo ou Herbert von Karajan, avec qui il a travaillé -, ou de lui-même. Mémoires, ou plutôt antimémoires, «confessions» modernes, ce livre témoigne de blessures et de crises, mais aussi de rêves et de bonheurs, et il foisonne de souvenirs d’un étrange rayonnement.

    BERGMAN Ingmar, Laterna magica est paru chez Gallimard en 1987, dans une traduction de Lucie Albertini. Il est disponible en format poche depuis 1991.

    SV > FR

    EAN 9782070383382

    384 pages

    Ce que nous en disons…

    [en rédaction]

    Patrick Thonart

    Bonnes feuilles…

    [en construction]

    L’auteur…

    [en construction]

    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © ingmarbergman.se.

    BAKEWELL : Au Café existentialiste (2019)

    Ce qu’ils en disent…

    [PHILOMAG.COM] Paris, 1932. Trois amis se réunissent dans un célèbre café de Montparnasse. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir écoutent Raymond Aron, de retour de Berlin, parler d’une forme de pensée radicalement neuve qu’il a découverte : la phénoménologie. « Si tu es un phénoménologue, lance-t-il à Sartre, tu peux parler de ce cocktail et c’est de la philosophie ! » Intrigué et inspiré, Sartre élabore une théorie fondée sur l’existence vécue, dont le quartier de Saint-Germain-des-Prés va devenir l’emblème. L’existentialisme va faire vibrer Paris et se diffuser dans le monde entier, de l’après-guerre aux mouvements étudiants de 1968. Avec l’érudition et l’humour qui ont fait l’immense succès de Comment vivre ?, Sarah Bakewell fait revivre un courant fondateur de l’histoire de la pensée du XXe siècle et nous plonge dans l’atmosphère effervescente du Paris existentialiste. Sarah Bakewell redonne des couleurs à nos penseurs trop souvent figés dans un noir et blanc nostalgique.

    BAKEWELL Sarah, Au café existentialiste ; la liberté, l’être et le cocktail à l’abricot est paru chez Albin Michel en 2018, dans une traduction de Pierre-Emmanuel Dauzat et Aude de Saint-Loup. Il est disponible en format poche depuis 2019.

    UK > FR

    EAN 9782253257837

    600 pages

    Ce que nous en disons…

    [en rédaction]

    Patrick Thonart

    Bonnes feuilles…

    [en construction]

    L’auteur…

    Nationalité : Royaume-Uni
    Né(e) à : Bournemouth , le 03/04/1963
    [BABELIO.COM] Sarah Bakewell est une romancière anglaise. Son enfance s’est passée partout en Europe puis en Australie. Revenue à Londres, elle a été conservatrice au département des incunables de la Wellcome Library avant de publier deux biographies remarquées. À Londres toujours, elle anime des ateliers d’écriture à la City University et travaille pour les collections de livres rares du National Trust. Comment vivre ? (How to Live, 2010) a reçu le National Book Critics Circle Award for Biography aux États-Unis, et le Duff Cooper Prize for Non-Fiction en Grande Bretagne. L’ouvrage a également figuré dans la sélection du Costa Biography Award et du Marsh Biography Award.
    Site (EN) : http://www.sarahbakewell.com/

    [INFOS QUALITE] statut : validé| mode d’édition : partage, recension, correction et iconographie | sources : librel.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © Albin Michel.